D'accord !
Amitié et Amour… Quelle association pour soulager un esprit qui doute ! Deux médecins de l’âme…
Il est souvent difficile de s’avouer que l’on a des faiblesses. On peut avoir le désir de se proclamer fort, s’assumant parfaitement, pour ne pas montrer les failles que la vie provoque parfois. J’ai eu l’illusion que mon entourage ne voulait de moi que cette apparence de totale assurance, qui n’était pas si parfaite en fin de compte. Je ne veux pas non plus laisser croire que mon attitude n’était que façade…Il se trouve que la force d’auto persuasion est grande ; j’ai grâce à elle pu mener ma barque sans trop de soucis.
Cependant, même si je voulais être une de ces « célibattantes » tellement à la mode, affirmant haut et fort que la vie de célibataire permet de faire ce que l’on veut quand on le veut, sans rendre de comptes à personne, je ne voulais en fait pas montrer quel manque provoquait en moi la solitude affective… Là encore, je ne veux pas renier l’affection de mes proches ni l’amour de ma mère, si important que j’aurai certainement l’occasion d’en reparler. Non, le vide dont je parle est celui de la présence et de l’amour d’un homme.
De tout temps (ou presque !), j’ai su que je ne me réaliserais totalement que dans le partage d’une vie à deux. Et paradoxalement, l’idée m’a poursuivie longtemps que ce bonheur ne me serait pas accordé… La genèse de cette idée est très claire à mon esprit… Je me revois lisant le journal, alors que j’avais une douzaine d’années. Au cours de cette lecture, je m’étais arrêtée à la page des décès (lecture que l’on imagine plus fréquente chez des personnes mûres que chez une fille de 12 ans !). A la vue de l’annonce des obsèques d’une demoiselle plus qu’octogénaire, mon esprit avait été saisi de l’impression que cela pourrait m’arriver, mourir célibataire. Pourquoi cette impression m’a-t-elle accompagnée pendant tout ce temps ?
Je crois que j’ai commencé à avoir des bribes de réponse depuis quelques temps… Grâces en soit rendues dès à présent à ceux qui ont eu la patience de m’écouter, la faculté de me faire me poser les bonnes questions, et la bonté de me faire part de ce qu’ils pensent de moi… Je m’étonne encore un peu de l’image si positive qu’ils me donnent de moi. Que voulez-vous ! On ne se remet pas en si peu de temps de nombreuses années de manque de confiance en soi…
C’est en effet, à mon sens, ce qui m’a fait le plus défaut pour m’accomplir. Les aléas de la vie ont fait que j’ai trouvé sur mon chemin des gens qui ont eu le « talent » de mettre le doigt sur ce qui fait mal. De défauts, inhérents à chacun, de faiblesses, ils ont su faire des montagnes insurmontables, a priori. Comment peut-on alors se dire que ce que l’on réalise de bien est autre chose que le fruit du hasard ? Comment accepter les compliments comme autre chose qu’une exagération, qu’une expression « socialement » correcte, et pourquoi pas comme un peu de pitié ? Comment alors ne pas avoir l’impression de se vanter plus que nécessaire de quelque réussite afin de s’attirer la reconnaissance des autres ? Ces sentiments douloureux m’ont traversée assez souvent…
Alors, imaginez qu’avec une telle image de soi, on ne se sente pas attirante… Combien de barrières dresse-t-on alors inconsciemment !
Et il suffit que la vie place aussi sur sa route des êtres beaux moralement, avec qui s’installe la confiance, pour que cette image vole en éclats, qu’on réalise enfin que se reconnaître des qualités n’est pas la marque d’une illusion ou d’une vanité déplacée, que l’on est « aimable »… Quel bonheur alors !!! On est prêt à accueillir son Autre.
Ce dont je me réjouissais, et dont je me réjouis toujours autant, la formation de couples parmi mes amis, est un événement dont je peux aussi proclamer la réalité… Qui plus est, quelle joie profonde de découvrir ce qu’est réellement aimer, et d’être sûre de l’être.
La porte est grande ouverte sur l’avenir
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